Ce petit livre se lit très vite et très facilement. L'auteur réussit à faire passer bon nombre d'informations et d'idées sur le cancer dans le langage de tous les jours (on est d'ailleurs parfois plus près de l'oral que de l'écrit dans le style de langue), en introduisant néanmoins divers termes techniques qui permettent de faire le lien entre le langage médical, précis mais parfois obscur, et les idées qu'ils véhiculent.
Les quatre premiers chapitres dressent un bilan de ce que l'on sait sur le cancer actuellement, tant au niveau de la maladie elle-même (qui touche-t-elle, pourquoi ? Sous quelles formes apparaît-elle ?) que des traitements que l'on peut envisager &emdash; sans cacher leur caractère malheureusement trop souvent hasardeux et temporaire.
La suite de l'ouvrage se consacre aux nombreuses questions encore sans réponse à propos du cancer et sur les difficultés qu'entraînent une détection par la force des choses tardive de la maladie, mais aussi la faculté d'adaptation des cellules cancéreuses face aux traitements utilisés et leur présence dans un tissu sain qui oblige à limiter l'efficacité des traitements, sous peine de les voir devenir pire que le mal. Elle propose aussi diverses pistes de recherche, dont on peut espérer qu'elles seront au moins essayées même s'il est impossible de prévoir a priori leur intérêt pratique potentiel : comme le fait comprendre clairement ce livre, toute avancée même minime est intéressante et peut sauver plusieurs personnes, mais seule la phase terminale des études (essais des traitements sur des patients) permet de savoir si effectivement une nouvelle voie de traitement est pertinente.
L'auteur remet, au passage, en question quelques lieus communs sur les origines du cancer, dénonçant l'utilisation à des fins commerciales de résultats pourtant peu probants. Plus généralement, on sent à la lecture une préoccupation constante de ce que ressentent le malade et ses proches, mais aussi le patient et le médecin confrontés au choix délicat du traitement, ou même de la prévention : que faire en cas de test peu concluant ? Cet aspect, pourtant fondamental, est souvent oublié dans les présentations médiatiques des avancées sur le dépistage (pensons aux accroches sur « les gènes qui prédisposent au cancer » : qui aimerait vraiment s'entendre dire « vous avez un gène qui prédispose au cancer, vous avez donc plus de chances d'avoir un cancer un jour » et attendre ensuite cet éventuel cancer ?) mais retrouve dans cet ouvrage toute son importance.
On peut cependant regretter l'absence de bibliographie ou de références qui permettraient au lecteur curieux d'aller plus loin dans certaines des questions évoquées.